Nouvelle destination de grimpe pour la FFCAM : la Chartreuse ! Plus précisément la voie d’escalade « des Poils et des Cornes » sur la dalle rousse, versant Grésivaudan.

Une belle voie d’escalade sur du rocher calcaire dans un 5 sup (voir le tableau des cotations) qui se mérite parfois. Cerise sur le gâteau, la voie débouche sur les hauts plateaux de Chartreuse.

Afin de parfaire sa technique d’escalade et réviser ses manipulations, ce pan d’escalade est idéal. D’autant plus que le grimpeur qui raconte son anecdote est engagé dans des cursus de formation en alpinisme dispensés par la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne.

Au menu, nœud de huit à l’encordement avec son demi-pêcheur pour le stopper, assurage en tête sur descendeur type tube ou en second sur plaquette. Bien entendu, certains relais n’étant pas reliés, il conviendra de le faire avec une sangle et des mousquetons à vis.

Petite précision : une corde d’escalade de 2 brins de 50 mètres sera utilisée, car plus pratique à porter, même si sur cette voie où la descente ne se fait pas en rappel.

Comment grimper la voix d’escalade « des Poils et des Cornes » ?

Au départ de Chambéry, les grimpeurs rejoignent le parking de Pré Orcel (1405 m) sur la commune de Sainte Marie du Mont en Isère.

Après 20 minutes de marche d’approche en sous-bois, on débouche sur le pierrier qu’il convient de remonter sous le soleil. Séance d’échauffement terminée, on arrive au pied de la voie en même temps qu’une brume salutaire.

Premier réflexe de grimpeur, chercher le premier point indiquant le départ de la voie. Il convient de vérifier avec attention son équipement et son encordement avec un nœud de 8 sur les 2 brins.

« Le nœud doit passer par les deux boucles du pontet. La boucle doit être la plus courte possible pour éviter un accrochage éventuel avec le rocher. »

Un peu de magnésie sur les doigts et c’est parti. Cette première longueur en bon 5B laisse présager une belle journée où un peu d’engagement sera au rendez-vous.

A la différence, de l’escalade en couenne, les points de protection sont plus espacés donnant à ces voies le caractère montagne recherché.

Après 20-30 m de dalle en 4+, on attaque une fissure en 5b, où à sa sortie un pas un peu plus physique en 5C nous attend.

Ce passage terminé, nous faisons relais sur un pin présent sur une vire.

Après avoir relié les points avec une sangle et assuré le second de cordée avec une plaquette, nous attaquons la seconde longueur. Celle-ci est facile, car en 2 (marche où l’on met parfois les mains).

Système français UIAA (Standardisation Internationale) Caractéristiques des voies
1-4 Le niveau 1 équivaut à un chemin de randonnée. Le niveau 4 correspond à de l’escalade pour débutant du type via-ferrata.
5a/5b/5c V+/VI-/VI La paroi peut être verticale, l’escalade se fait plus sportive et les mouvements plus complexes. Un grimpeur débutant peut encore grimper, s’il connait les bons mouvements.
6a/6b VI+/VII-/VII Niveaux nécessitants une pratique régulière pour être franchis, certaines prises peuvent manquer.
6c/7a VIII-/VIII/VIII+ Intensité physique plus grande. Les mouvements sont réalisés sur des prises minuscules. Une parfaite maîtrise technique est nécessaire pour franchir d’éventuels dévers.
7b/7c IX-/IX/IX+ Techniques de grimpe devenant très complexes. Beaucoup de prises sont presque inexistantes. Les dévers sont fréquents.
8a/8b X-/X/X+ Voies accessibles à une poignée de grimpeurs très entraînés.
8c/9a XI-/XI Seule l’élite mondiale peut franchir ce type de paroi. Les voies paraissent presque lisses.

La troisième longueur nous attend alors avec un bon 4 sup.

Après avoir remonté un couloir sur la droite, on grimpe une écaille en 3 puis une dalle en 4+. On continue par une nouvelle dalle, puis un dièdre fissure débouchant sur une petite terrasse flanquée d’un arbre.

Quelques mètres au-dessus, nous débouchons au relais sur une terrasse avec pin.

L’avant-dernière longueur ne perd pas l’engagement et une traversée nous attend sur une dalle à gouttes d’eau.

Nous rejoignons une écaille que l’on remonte pour rejoindre une petite terrasse où nous faisons relais. Enfin la dernière longueur, le crux de la voie se trouvant ici !!!

Un petit mur passé, une belle dalle se présente et là un principe de base de l’escalade doit s’appliquer : croire en ses pieds et les charger.

Malgré de faibles prises de main, mais des pieds bien en appuis sur la paroi, ça passe nous permettant ainsi de déboucher sur les hauts plateaux de Chartreuse.

Nos affaires rangées et nos cordes lovées, nous nous dirigeons vers notre spot de pique-nique à savoir la Croix de l’Alpe.

Sur le chemin, nous découvrons les vestiges de notre histoire, les anciennes bornes frontières qui délimitaient la France et le territoire de la maison de Savoie. Nous imaginons qu’avant 1860, nous pouvions nous tenir un pied en France (Dauphiné) et l’autre en Savoie.

Au pied de la croix, nous dégustons notre casse-croute, mais surtout nous débriefons de la voie réalisée et notamment des techniques employées.

La réalisation d’une course en montagne et notamment la conduite de groupe, nécessite de l’informer de son projet au préalable, d’échanger avec les participants en amont de la sortie et au départ pour prendre en compte : « les facteurs humains ». Enfin, pour clore la sortie, le débriefing permet quant à lui de mettre en lumière des points d’amélioration et de vigilance.

Le sentier retour passant par le col de l’Alpe, nous laisse glisser tranquillement vers le parking de Pré Orcel.

Quelques conseils pour grimper

Pour une grimpe allégée, nous vous conseillons de ne prendre qu’un seul à dos pour deux, voire trois. Il sera porté par le second et permettra au leader de grimper plus librement.

Toutefois, il convient d’adapter et de disposer du matériel en adéquation avec la course réalisée.

Un fond de sac avec une veste chaude, une trousse de secours, gants, bonnet, lunette de soleil et vivres de course sont obligatoires.

Retour d’expérience : L’utilisation de talkies-walkies permet une meilleure communication et améliora la sécurité de la cordée.

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