Salut bonjour,
je suis à ciudad de Mexico, dans cette énorme ville, où ma pépite semble bien petite dans toute cette civilisation. J’ai franchi de bien belles étapes depuis la Basse Californie, et mon karma n’a jamais été aussi bien soigné. J’enchaîne les expériences et les bonnes rencontres, les surprises et la routine d’une vie sur un vélo, bref je m’éclate. J’étais donc encore sur BCS pour y trouver un bateau. 2 jours pour rejoindre la Paz et sa marina.
Escapade en mer …
Après seulement une matinée de recherche (message à la radio du port, poser une affichette sur le tableau et aller de bateau en bateau), je fais la rencontre d’Adam et sa famille, voyageant à bord du Svtuwamish, en partance pour Mazatlàn.
6 jours en mer à visiter les plages naturelles, les îles abandonnées et admiré les merveilles que la nature nous propose. J’apprends à faire le matelot, on pêche pour manger, on prend le temps de ne rien faire et on passe de très bons moments. Une famille avec 3 ados qui sont tous plus intelligents que conscient de leur environnement. La pépite à été le moment où une bande de dauphins nageait sous le bateau, après le coucher de soleil, éclairé par le plancton luminescent, une expérience incroyable.
Et Jungle humide
Mazatlàn donc, la partie centrale du Mexique et la jungle qui nous attend. Ici il fait très humide et il n’est pas rare de devoir essorer le bandeau pour éviter de se noyer sur le vélo. J’ai une bonne cadence jusqu’à Tepic, au début plat, on monte dans les montagnes ensuite, de belles côtes pour arriver sur des hauts plateaux. Je dors chez les pompiers, chez l’habitant, sur une gare de péage autoroute, partout où c’est tranquille.
Arrivée à Guadalajara le jour 277, km 9575, après plusieurs rencontres hasardeuses, je passe mes nuits chez un animateur radio à l’université (avec créneau le vélo dans toute sa largeur), chez la casa de ciclista pour réparer ma pépite et reprendre des forces. 6 jours dans cette belle ville aux différentes facettes, j’en garderai un très bon souvenir. Les étapes suivantes ont été des plus costauds : environ 5000 de dénivelés +/-, 597 km, le tout en 9 jours, je dors chez l’habitant pour la plupart du temps, arrivé après 16h, je demande si je peux poser ma tente dans le jardin ou un endroit safe. Je fais la rencontre de gens merveilleux et bien veillants, de leurs familles et leurs quotidiens.
Un Mexique aux deux visages
Les narcos sont au coin de la rue et je sens parfois que l’endroit n’est pas bien sûr non plus. J’ai même dû prendre hôtel pour une nuit, car la ville n’était vraiment pas commode et le soleil allait se coucher (rouler après 17h est pas conseiller). Je fais un crochet par la réserve biologique du papillon monarque, situé à 3100 m d’altitude, je passe 2 nuits dans cette montagne incroyable, par ses couleurs et son atmosphère d’abord, et par les gens qui l’occupent également. Je me sépare de ma slackline pour la donner à un ado et sa famille qui m’ont vraiment aidé à passer un bon moment. Et puis voire tous ces papillons volés dans la forêt a été une expérience surnaturelle.
Et puis j’ai passé les 10 000 km aussi, pendant ma descente vers la ville de Mexico, 1 nuit chez le secours populaire de la ville de Toluca et je faisais mon apparition dans cette mégalopole. J’ai été chanceux ou rusé, je ne sais pas, mais je fais 20 km de descente pour m’engouffrer jusqu’au centre-ville, là où je suis logé actuellement. Un peu de repos avant de reprendre la route vers le Yucatan. Le physique tire un peu, mais je me cure. Le mental toujours présent et la tête toujours si perchée. On m’a dit qu’après Mexico c’était plat et plein de jolies plages, on verra bien ce qu’il en est et si c’est toujours aussi sale par terre.
Antoine Beltran
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