Avec 25 ans de pratique et d’étude, il est aujourd’hui possible de prévenir, tout du moins de déceler des modèles de risques d’avalanche. Les avalanches se déclenchent généralement dans des conditions météorologiques identiques, liées à une structure bien particulière du manteaux neigeux et se produisent dans des endroits similaires. Voici une liste des 10 modèles de risques à connaître pour préparer vos prochaines sorties :
Facteurs augmentant le risque d’avalanche
Le premier risque est la deuxième chute de neige
La première chute de neige se passe généralement en septembre ou octobre. Le réchauffement ou l’ensoleillement font fondre cette couche en basse altitude, mais au dessus, la neige ombragée reste posée. Elle se transforme ensuite en couche faible, faite de cristaux anguleux. La deuxième chute de neige qui est par dessus à généralement une faible cohésion, ce qui donne les premiers déclenchements d’avalanches.
Le deuxième est celui des avalanches de glissements de neige
La couche de neige est sur le sol et les glissements de neige nécessitent toujours un terrain à faible rugosité, comme une prairie en pente. La couche inférieure du manteau neigeux tombée au début de l’hiver est encore humide. Elle entraîne alors l’ensemble de la couverture neigeuse, qui va glisser sur le sol.
Le troisième est le facteur pluie, facile à identifier
La pluie entraîne une augmentation du risque d’avalanche, en s’infiltrant dans le manteau neigeux. Celui-ci est alors alourdi et les cristaux qui étaient jusque là soudés par la glace se disloquent car elle fond. On constate alors une perte de solidité du manteau.
Le quatrième facteur est plus complexe : le chaud/froid.
Le froid sur chaud et chaud sur froid se traduit par deux masses de neige de températures différentes qui se rencontrent. Les deux neiges ont une température très différente, ce qui entraîne la formation d’une couche fragile dans le manteau neigeux. Le problème, c’est que cette évolution n’est pas visible de l’extérieur , elle se produit généralement quelques jours après.
Le cinquième facteur est la chute de neige après une grande période de froid
Pendant cette période de froid, la neige se transforme en grains anguleux. Lorsqu’il neige, il y a du vent, ce qui entraîne la formation de congères, constituées de masses de neige à très faible cohésion. Cela provoque alors des bruits sourds, des fissures et une activité spontanée. Ce qu’il faut retenir, c’est que lorsqu’il fait froid, le risque est faible car la neige subit peu de pression, en revanche, quand la neige fraîche tombe dessus, le niveau monte très rapidement, de 1 à 3 ou 4.
Le sixième facteur : la neige fraîche, des risques supplémentaires
Elle est plus froide et plus légère après une phase de vent. Ce dernier fragmente la neige, pas seulement celle qui tombe, mais aussi celle qui est plus ancienne. Comme pour le facteur 5, cela entraîne la formation de congères, constituées, elles, de neige fragmentée. Le problème est toujours celui de la jonction entre cette nouvelle neige froide à faible cohésion et celle qui a été transportée par dessus, par le vent. Ces deux paquets ne sont pas liés correctement. Le vent est alors la source du danger car il construit les scénarios propices aux avalanches.
Le septième facteur de risque est l’existence de zones de faibles enneigement dans des endroits au contraire très enneigés
Lorsqu’il y a moins de neige, la température se modifie dans le manteau neigeux, avec des différences de-10° à -20° dans de petites zones. Plus l’écart de températures est différent et plus l’air chaud de dessous essayera de passer au dessus. Il s’accumule alors contre les cristaux froids du dessus et réchauffe cette couche de neige, augmentant les risques lorsque de la neige fraîche tombe.
Le huitième facteur de risque correspond à de la surface givrée et surchargée de neige
Il s’agit de cristaux de plusieurs centimètres. Lorsque la neige tombe sur ces gros cristaux de neige non cohésifs entre eux, la cohésion est toujours mauvaise, ce qui créé des couches faibles, les plus critiques qui soit en matière de risque d’avalanches. Ainsi, lorsque vous voyez plusieurs déclenchements, il faut toujours vous demander pourquoi il y a eu autant de coulées. Très souvent, c’est lié à ce type de couche givrée recouverte de neige.
Le neuvième facteur est la neige fraîche tombant sur du grésil
Cela est plutôt rare et se produit de manière très localisé. Ce phénomène se passe généralement au printemps, lorsque le grésil se forme dans les nuages. On peut le comparer à une boule de polystyrène. Lorsque beaucoup de boules sont présentes en surface et que de la neige fraîche tombe dessus, la cohésion est mauvaise, et entraîne alors une avalanche.
Enfin, le dixième facteur est lié au printemps
Les températures, l’humidité et le rayonnement solaire sont en forte augmentation, ce qui humidifie de plus en plus le manteau neigeux. Ce dernier perd en solidité et peu parfois entraîner des avalanches gigantesques. Le risque peut fortement augmenté dans une même journée. Il sera ainsi de 1 tôt le matin, puis augmentera progressivement et rapidement tout au long de la journée. Le timing est donc décisif, de manière générale, préférez les sorties en tout début de journée pour profiter des meilleurs conditions.
Pensez à votre sécurité et évaluez le risque d’avalanche